Les causeuses d'Hérouville, atelier d'écriture
Qui sont les causeuses d'Hérouville, ces prétentieuses inconscientes qui, dans l'inconfort de la cité, se racontent? Il faut les voir écrire à mains nues et s'éléver avec poésie et imaginaire vers la littérature et la culture si souvent repoussées au plus loin de l'horizon. Elles retournent tout et s'insurgent, elles rapiècent et filent le lien social. Un point à l'envers. Un point à l'endroit. Pour sortir des silences de l'histoire...
Les femmes savent bien qu'écrire relève de la transgression. Les femmes savent bien que pour écrire, il faut s'exposer, accepter, accepter de devenir des femmes publiques et parfois s'égarer. Qu'il faut parfois faire trois metiers en une seule journée ou devenir autre...
C'est à l'aune de ces difficultés pour les femmes d'écrire qu'il nous faut lire le roman des écrivaines de l'atelier de la Voix des femmes et mesurer le caractère unique de cette démarche suscitée par l'intérêt que j'ai et le travail que je fais auprès de celles qui n'osent pas ou qui n'y croient pas afin qu'émergent avec ces voix excisées, laissées en marge de l'écrit, que ce soit à l'usine ou dans les salons, dans les villes ou les campagnes. afin que celles qui le veulent, inventent et traduisent à leur tour ce monde dans lequel elles vivent, dans l'espoir aussi d'une véritable diversité littéraire ouverte sur d'autre langues, d'autres lieux...